Sanpaku : les yeux qui trahissent l’équilibre corps-esprit

Le terme Sanpaku (三白), qui signifie « trois blancs » en japonais, désigne un éclairement du blanc de l’œil sous l’iris (sanpaku inférieur) ou au-dessus de l’iris (sanpaku supérieur). Dans les pratiques d’analyse comportementale et de médecine traditionnelle, cette configuration oculaire est traditionnellement associée à un déséquilibre physique, émotionnel ou mental.

Lady Diana, Princesse de Galles

1. Définition et origines

• Sanpaku inférieur : apparition du blanc sous l’iris, observée chez des individus en état de tension ou de fatigue chronique.

• Sanpaku supérieur : blanc visible au-dessous de l’iris, souvent lié à un excès d’émotion négative, une peur subite voire de la terreur.

Cette notion a été popularisée par George Ohsawa et Nyoiti Sakurazawa en 1980, qui voyaient dans le sanpaku un indicateur de déséquilibre global du corps et de l’esprit (Ohsawa & Sakurazawa, 1980).

2. Types de Sanpaku et significations émotionnelles

• Sanpaku inférieur bilatéral : lié à une émotion négative intense et à une vulnérabilité généralisée (Whallen, 2002).

• Sanpaku inférieur gauche : associé à une mauvaise image de soi et à une faible estime personnelle.

• Sanpaku inférieur droit : corrélé à un épuisement physique et à une surcharge corticale.

Whallen (2002) note que l’abaissement du bord libre inférieur de l’œil peut refléter des affects négatifs non verbalisés ou un état de stress chronique.

3. Sanpaku et recherches cliniques

• Étude Bekka (2015) : le Dr Saïd Bekka, endocrinologue, a observé que 75 % des sujets présentant un sanpaku inférieur bilatéral affichaient également des symptômes dépressifs modérés à sévères (Bekka, 2015).

• Médecine traditionnelle chinoise : dans les textes classiques, le sanpaku inférieur est réputé fréquent chez les alcooliques, les toxicomanes et les consommateurs excessifs de sucre, tandis que le sanpaku supérieur est associé à des états psychotiques ou à la colère pathologique (Commission nationale de la médecine traditionnelle chinoise, n.d.).

4. Applications et limites

1. Outil d’observation
   Le sanpaku peut aider à détecter des signaux d’alerte (fatigue extrême, trouble de l’humeur) avant l’apparition de symptômes déclarés.

2. Approche comportementale
   Dans la pratique de l'analyse du comportement on utilise le sanpaku pour mieux comprendre les affects silencieux et adapter son accompagnement (formation, coaching).

3. Précautions

   • Ce signe ne remplace pas un diagnostic médical ou psychologique.

   • Il dépend fortement du contexte physiologique (lumière, position, traits faciaux) et ne garantit pas la présence d’une pathologie.

5. Conclusion et recommandations

Le sanpaku est un indice non-verbal précieux pour détecter un déséquilibre ou un état émotionnel intense, mais il doit être confronté à d’autres observations (verbal, contexte, antécédents médicaux).

⚠️ Cet article ne remplace en aucun cas un avis médical. L’observation du sanpaku ne constitue ni un diagnostic, ni une évaluation clinique. En cas de doute ou de symptômes persistants, consultez un professionnel de santé qualifié.

Références (format APA)

• Bekka, S. (2015). Rapport de recherche sur le syndrome Sanpaku et ses corrélations dépressives. Université de Provence.

• Commission nationale de la médecine traditionnelle chinoise. (n.d.). Traité de diagnostics oculaires. Pékin, RPC.

• Ohsawa, G., & Sakurazawa, N. (1980). Sanpaku: Le regard des trois blancs. Éditions Ohsawa.

• Ohsawa, G. (1963). Réflexions sur la santé et le destin de John F. Kennedy. Tokyo Press.

• Whallen, J. (2002). Lower eyelid position and emotional valence. Journal of Nonverbal Behavior, 26(1), 45–58.

Proposé par PROFIL HUMAIN – experts en communication non-verbale et analyse comportementale.

Nathalie Wood