L’empathie a-t-elle des limites ? Ce que les neurosciences révèlent face aux préjugés

L’empathie n’est pas une « fontaine » illimitée ni égale pour tout le monde. Le cerveau module spontanément ce que nous ressentons pour autrui selon des facteurs sociaux (appartenance de groupe, stéréotypes, rivalités). La bonne nouvelle : ces biais sont malléables . En travaillant les contextes, les normes et certaines compétences (prise de perspective, responsabilisation), on peut ré-orienter l’empathie là où elle se rétracte, notamment envers des personnes perçues comme « hors-groupe ». 1) De quelle « empathie » parle-t-on ? Les neurosciences distinguent (au moins) deux mécanismes complémentaires : Partage affectif (résonance) : je ressens (un peu) ce que l’autre ressent. Corrélats fréquents : insula antérieure et cortex cingulaire antérieur (ACC). Prise de perspective ( empathie cognitive ) : je comprends l’état de l’autre sans forcément l’éprouver (TPJ, mPFC, réseaux de mentalisation). Ces systèmes coopèrent mais ne s’activent pas toujours de concert ; leur sensibilit...